L’hôtel de Sélys doit son nom au dernier propriétaire occupant: le baron Maurice de Sélys-Longchamps. Avant lui, de nombreux personnages importants de la cité y ont habité en y réalisant divers travaux principalement aux XVII et XVIIIe siècles.

Le baron l’acquiert en 1910 et entreprend jusqu’en 1922 une vaste campagne de restauration. De l’hôtel originel, ne subsistent que peu d’éléments: une volumétrie générale modifiée par les interventions du baron et de son architecte et quelques parties de décors dans lesquels il est très difficile de déceler aujourd’hui le vrai du faux. Les photos de l’état antérieur aux interventions de Sélys nous permettent de comprendre à quel point il a transformé sa maison pour lui rendre ses « dispositions primitives ». Intérieurement, sa fougue restauratrice ne s’arrête pas; il achète des éléments décoratifs qu’il replace: des boiseries de volets servent de portes, des cheminées sont créés avec des éléments disparates. La cage d’escalier pourtant d’origine n’échappe pas à son perfectionnisme puisqu’il sculpte tous les balustres qui n’étaient pas décorés. Il avait voulu un « Palais du XVIe », il l’avait reconstruit comme il l’avait rêvé.

A la mort du baron, le bâtiment est abandonné pendant près de 20 ans. En 1998, le cabinet p.HD est chargé de la restauration de l’hôtel. Ce bâtiment est gravé dans la mémoire collective comme un des plus importants hôtels du XVIe siècle néanmoins la philosophie de restauration a été de respecter l’esprit de son dernier propriétaire, le baron Sélys-Longchamps, et de replacer au maximum les éléments de menuiserie et de peinture, recréant ainsi cet intérieur bourgeois du début du XXe siècle.

Après un inventaire des éléments de décors, de leur état sanitaire, un remontage virtuel pour chaque salon a été effectué à l’aide d’anciens clichés photographiques. Toutes les options ont été ensuite soumises pour approbation, à un comité d’accompagnement d’experts. En ce qui concerne les aspects techniques: électricité, chauffage, ventilation, leur intégration a été réalisée en privilégiant l’ambiance de styles anciens parfois en devant recourir à des cheminements qualifiés de « tortueux » par les ingénieurs partant du principe que, pour une restauration de ce type de bâtiment classé, la qualité patrimoniale prime sur le rationalisme et le fonctionnalisme tel qu’on l’entend aujourd’hui.